Pays basque Aldudes : la vallée ouvre ses portes

C’est un évènement devenu incontournable au Pays basque : située dans les hauteurs de Saint-Jean-Pied-de-Port, la vallée encaissée des Aldudes a ouvert ses portes à près de 10 000 visiteurs, du 13 au 16 octobre, pour promouvoir ses savoir-faire et sa culture : comice agricole, concerts de chants basques, parties de pelote à main nue… Les trois communes de ce territoire reculé de montagne — Banca, Aldude et Urepel — ont présenté à cette occasion le travail réalisé depuis trente ans pour dynamiser leur économie. En particulier autour du porc basque, le Kintoa, sauvé in extremis dans les années 1980 et aujourd’hui fleuron de la charcuterie française, reconnu AOC en août dernier.

Mobilité et intégration

Quatre-vingts éleveurs des Aldudes en vivent, fournissant près de trois mille têtes par an. Pas suffisant pour répondre à une demande grandissante (il faudrait doubler la production), mais assez pour structurer la filière et stimuler l’activité locale : 38 000 jambons (Kintoa et autres) patientent actuellement dans le séchoir collectif de la vallée. Le producteur-artisan Pierre Oteiza exporte ses produits jusqu’au Japon. À ses côtés, les éleveurs de la coopérative Belaun ont développé leur propre outil de transformation et cherchent désormais à mieux maîtriser l’alimentation locale des bêtes. La jeune Coopérative laitière du Pays basque a par ailleurs décidé d’installer sur place son atelier de transformation, dédié à l’affinage de pâte molle lactique de brebis. Autant de projets participant à l’attractivité d’un territoire jusque-là menacé de désertification.

Rien n’étant gagné dans ce domaine, les autochtones ont profité de la fête pour rappeler l’importance de bien accompagner les familles, en parallèle de l’essor économique. Ils mènent une grande réflexion sur la mobilité des biens et des services dans la vallée, expérimentent la mise en place d’une navette vers les gares les plus proches, réfléchissent à la location des maisons inhabitées, à l’intégration des nouveaux habitants…

Preuve de cette volonté de ne plus subir les contraintes de la montagne, l’association organisatrice de ces journées portes ouvertes s’est dotée du nom ambitieux de « Aldudeko ibarra beti aintzina » (Aiba). En français : « Vallée des Aldudes, toujours en avant ! »